Italie : Interdiction des moteurs à combustion jugée "absurde" par les professionnels du secteur automobile
L'interdiction des moteurs à combustion en 2035, un objectif fixé par l'Union Européenne, suscite une vive controverse en Italie, un pays profondément lié à l'industrie automobile. De nombreux professionnels du secteur considèrent cette mesure comme "absurde" et craignent de lourdes conséquences pour l'économie et l'emploi.
Des craintes pour l'industrie et l'emploi
Le président de l'Association italienne des constructeurs automobiles (ANFIA), Paolo Scudieri, a qualifié l'interdiction de "folie". Il estime que cette mesure va entraîner la perte de nombreux emplois et nuire à la compétitivité de l'industrie italienne.
"L'Italie est un pays qui a une longue tradition dans la fabrication de voitures à essence et diesel. Des milliers d'emplois sont liés à cette industrie, et il est essentiel de trouver des solutions pour sauvegarder ces emplois", a-t-il déclaré.
Scudieri pointe également du doigt le manque de préparation du marché italien à l'adoption des véhicules électriques. "Il y a un manque d'infrastructures de recharge et les prix des voitures électriques restent trop élevés pour la plupart des Italiens", a-t-il ajouté.
Un impact sur l'économie italienne
Les professionnels du secteur s'inquiètent également de l'impact économique de cette interdiction. L'Italie est un grand producteur de moteurs à combustion, et les fabricants de voitures italiens sont également présents sur le marché mondial.
Une étude menée par le cabinet de conseil Deloitte a révélé que l'interdiction des moteurs à combustion pourrait coûter plusieurs milliards d'euros à l'économie italienne. L'étude souligne également la perte de compétitivité pour les constructeurs automobiles italiens.
Des alternatives à l'interdiction ?
Certains experts recommandent de ne pas interdire complètement les moteurs à combustion, mais plutôt de les rendre plus propres et plus performants. Ils proposent de développer les technologies hybrides et de favoriser l'utilisation de carburants de synthèse moins polluants.
D'autres experts préconisent une approche graduelle et une transition progressive vers les voitures électriques. Ils insistent sur la nécessité d'investissements massifs dans les infrastructures de recharge et de subventions pour rendre les voitures électriques plus accessibles.
L'avenir de l'industrie automobile italienne est donc incertain. L'interdiction des moteurs à combustion soulève de nombreuses questions et nécessite un débat approfondi entre les décideurs politiques, les professionnels du secteur et la société civile.
Il est crucial de trouver des solutions qui permettent de concilier la transition vers une mobilité plus durable avec la sauvegarde des emplois et la compétitivité de l'économie italienne.
